Mme de Warens

Louise Eléonore de Warens est la femme qui prit soin de Rousseau à partir de ses 16 ans, en 1728. Dès la première rencontre, Jean Jacques est sous le charme de cette femme et elle ne quittera jamais son cœur jusqu’à la fin de sa vie.
Il retrouve dans Mme de Warens sa mère et sa tante, en un mot sa famille. C’est ce qui le lie énormément à elle.

Louise Eléonore de Warens, celle qui fut l’amante et l’inspiratrice du philosophe.

Mais si l’on sait le nom, plus rares sont ceux connaissant le parcours.

Qui était Madame de Warens ?

La dame avait traversé le Léman parce qu’elle ne supportait plus l’existence qu’elle menait auprès de son époux, un riche aristocrate du canton de Vaud.

Emportant ses rêves et aussi l’argenterie, elle était venue demander asile en Savoie, auprès du roi de Piémont qui prenait les eaux à Evian.

Tombé sous le charme, le souverain en fit sa protégée et lui alloua une pension, à condition qu’elle opte pour la religion catholique et qu’elle s’emploie à convertir les concitoyens helvétiques qui se présenteraient à elle…

Ainsi débarque un garçon un peu gauche. Originaire de Genève, Rousseau fait intrusion dans la vie de celle qu’il appellera Maman.

C’était à Annecy.

Elle l’envoie s’instruire de la vraie religion à Turin.

Puis le jeune homme revient. Il restera auprès d’elle une dizaine d’années, dans un hôtel sombre de la place Saint-Léger à Chambéry.

Il donne des cours de solfège aux demoiselles de la bonne société. Et il finit par tomber dans les bras de sa protectrice.

Les deux couleront des étés exquis dans le vallon des Charmettes. Jean-Jacques écrira qu’il vécut les meilleurs moments de sa vie. Mais tout a une fin, Maman se trouve un nouvel amant. Rousseau blessé s’en ira…

Alors la dame se lance dans l’industrie, dans l’exploitation de filons miniers à travers la Savoie. Autant d’entreprises périlleuses où elle côtoie des escrocs et qui la conduiront à la déchéance.

Lors d’un bref passage à Chambéry, Jean-Jacques lui rend visite, il découvre une femme vieillie et ruinée, oubliée de la bonne société où elle avait tant brillé. A sa mort, ce seront ses voisins du quartier de Nézin, aussi miséreux qu’elle, qui l’accompagneront au cimetière de Lémenc.

On a beaucoup écrit à propos de Madame de Warens…

Etait-elle une espionne à la solde du roi de Piémont ?

Elle qui n’avait pas hésité à bousculer le protocole en se jetant aux pieds du souverain. Victor-Amédée avait sans doute d’excellentes raisons pour lui accorder une généreuse pension.

En guise de conclusion, la dame avait façonné le jeune homme, mais c’est le philosophe qui apporta la notoriété à la dame…

2 réflexions à propos de “ Mme de Warens ”

  1. claude Palay a dit:

    Rousseau,comme le Thomas de l’évangile ne pouvait croire qu’en mettant ses mains dans les plaies.Comme les protestants nécés (nouveaux convertis )il ne sait plus à quel saint se vouer…Maman,industrieuse et incestueuse fut le catalyseur
    dont avait besoin cet esprit pour systématiser sa pensée…Comme Descartes et les
    « scientifiques  » modernes qui lui ont succédé on donne Jean Jacques et les Lumières pour pour des gens raisonnables là où
    il n’y a eu en fin de compte que des raisonneurs.

  2. claude palay a dit:

    Parmi les « philosophes des lumières,Rousseau est le seul à avoir refusé les pensions des rois et des nobles qu’ont couru les Voltaire,d’Alembert ,Grimm et bien d’autres ,prompts
    à s’enrichir sur le dos du peuple(trafics d’esclaves) et même à s’anoblir eux mêmes …comme Jeannot de la Jeannotière.
    Jean Jacques a été honni par ces messieurs -dames qui lui reprochaient sa religion et son radicalisme (le contrat social) ainsi que son apologie de la passion (Héloïse) .
    Ces « philosophes » étaient des tartufes ,seul Rousseau s’est attaché toute sa vie à rester pur….et pauvre.

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