Trois affaires autour de la mort de Rousseau

JEUDI 2 JUILLET 1778

Trois affaires autour de la mort de Rousseau

D’abord, sa mort a fait l’objet d’un déchaînement de fantasmes. On ne pouvait se résoudre à ce qu’un homme aussi exceptionnel que Rousseau meure comme tout le monde… On s’est donc imaginé qu’il s’était suicidé d’une balle dans la tête, qu’il avait été assassiné, etc. Il y a vraiment eu une « mythification » de la mort de Rousseau. à la Révolution : de quel côté était-il ? Du côté des Robespierristes, qui avaient voté le transfert des cendres, ou de celui des thermidoriens, qui avaient organisé la cérémonie ? Vaste affaire, à laquelle les historiens n’ont pas encore trouvé de réponse.

Et cette « mythification » est rapidement devenue « mystification » : elle servait en effet de nombreux intérêts éditoriaux…

Ensuite, il convient de mentionner que c’est au lendemain même de la mort de Rousseau que le marquis de Girardin, chez qui Rousseau s’était retiré à Ermenonville, a convoqué le sculpteur Houdon, afin de faire le masque mortuaire. N’y a-t-il pas quelque paradoxe à penser que c’est à partir de ce masque (aujourd’hui conservé à la Bibliothèque de Genève) que Rousseau a quasiment « ressuscité », grâce à l’art de la statuaire ?

Enfin, Rousseau a été panthéonisé en 1794. Il ne serait pas inutile de rappeler que cette panthéonisation n’est pas allée sans problèmes : d’abord, il a fallu lutter contre les gens d’Ermenonville, qui considéraient comme un véritable sacrilège le fait d’enlever le corps de Rousseau de l’endroit où le marquis de Girardin l’avait pieusement enterré… Et panthéoniser Rousseau, c’était aussi poser le problème de son appartenance.

Une perforation a été remarquée à l’examen du crâne de Jean-Jacques Rousseau en 1897. Cette dernière n’a pas été produite, comme on pourrait le croire, par une balle de pistolet. mais vraisemblablemant pendant l’autopsie pour faciliter l’ouverture de la boîte crânienne.

publié le: 26/11/2011 – Auteur: Pierre-François Puech et Bernard Puech Montpellier © P.-F. et B. Puech.

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