Les idées de Rousseau imprègnent dès leur création les jardins d’Ermenonville. Aussi, lorsque Girardin apprend que le philosophe cherche à quitter Paris pour se retirer à la campagne, il l’invite chez lui, grâce à l’intermédiaire du médecin Le Begue de Presle. Le père de la nouvelle Héloïse débarque ainsi dans ses jardins de Clarens, quasi matérialisés à Ermenonville, au début du mois de mai 1778. Il y retrouve une vie paisible, le calme de la campagne. Il fréquente l’auberge du village, donne des cours de musique aux enfants du marquis et peut reprendre ses promenades solitaires dans le parc du château.
À propos d’un petit autel installé dans la partie sud, il fait remarquer que l’objet invite à la rêverie. Girardin fait alors effacer les mots de Voltaire qui y étaient gravés pour y faire inscrire « À la rêverie ».
Cabane de Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville. C. Motte, 1810-1836. Lithographie, 16 x 21,5 cm. Source : Gallica/BnF.
Rousseau met à profit ses promenades pour compléter ses herbiers. Une image de Rousseau herborisant à Ermenonville va ainsi être largement diffusée. Il s’agit d’un dessin du peintre Georges-Frédéric Meyer, qui séjournait là au même moment. Le philosophe est représenté tourné vers la gauche, tricorne sous le bras, tenant à la main des herbes qu’il vient de couper. Ce dessin, reproduit par de nombreuses estampes au 18e siècle et pendant tout le 19e siècle, parfois avec le philosophe tourné vers la droite, devient presque canonique.
Jean Jacques Rousseau à Ermenonville
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