par Elisabeth Vigée-Lebrun
Compositeur originaire de Liège, André-Ernest-Modeste Grétry (1741-1813) séjourne à Rome et à Genève avant de s’installer à Paris où il est soutenu par Philidor. Marmontel lui confie Le Huron qu’il met en musique. Il connaît une série de succès comme Zémire et Azor, c’éé à Fontainebleau en 1771 devant la Cour et joué à Trianon pour le Comte et la Comtesse du Nord, ou Richard Coeur de Lion dont l’un des airs, » Ô Richard ,Ô mon Roi, l’univers t’abandonne », devient un signe de ralliement des royalistes sous la révolution.
Avec sa pratique de l’opéra-comique, il fait subir au genre lyrique un infléchissement parallèle à celui qui mène de la tragédie au drame. Il cède, avec talent, à la mode dite des « turqueries » dans des pièces comme La Caravane du Caire qui est restée au répertoire.
Il est protégé par Marie-Antoinette qui en fait Son maître de clavecin et le directeur de Sa musique particulière. La souveraine, qui aime ses opéras, en chante des airs -seule ou en duo, par exemple avec Elisabeth Vigée-Lebrun- et accepte d’être la marraine de l’une de ses filles.
Trop méconnu actuellement, Grétry fut l’un des musiciens les plus prisés de son temps. Ses débuts en France ne furent pas faciles, parce que sa musique se prêtait davantage à l’italien qu’au français.
Mais Grétry, comme l’avait fait Lully, étudiera la prosodie française à la Comédie, et son talent finira par être reconnu. Il n’y a jamais eu de compositeur qui ait su adapter plus heureusement que Grétry la mélodie italienne au caractère et au génie de notre langue, disait Grimm.
Parmi les protecteurs de Grétry, on trouve, outre la reine Marie Antoinette, Creutz, l’ambassadeur de Suède.
Nous savons moins que ce brillant musicien fut aussi compositeur d’oeuvres littéraires. Il était une nature philosophique, apparemment, puisqu’il a écrit De la vérité, ce que nous fûmes, ce que nous sommes et Les Réflexions d’un solitaire.
Il meurt à Montmorency dans l’ermitage où a vécu Jean-Jacques Rousseau.
« Il n’y a de nouveau que ce qui est oublié »
…………………………Mademoiselle Bertin
Son œuvre
Opéras
- La Vendemmiatrice (1765)
- Isabelle et Gertrude ou Les Sylphes supposés (1766)
- Les Mariages samnites (1768)
- Le Connaisseur (1768)
- Le Huron (1768)
- Lucile (1769). Son fameux quatuor vocal Où peut-on être mieux qu’au sein de sa famille consacra la gloire du compositeur. La mélodie sera reprise plus tard par Henri Vieuxtemps dans l’adagio de son cinquième concerto pour violon.
- Le Tableau parlant (1769)
- Momus sur la terre (1769)
- Sylvain (1770)
- Les Deux Avares (1770)
- L’Amitié à l’épreuve (1770)
- L’Ami de la maison (1771)
- Zémire et Azor (1771)
- Le Magnifique (1773)
- La Rosière de Salency (1773)
- Céphale et Procris ou L’Amour conjugal (1773)
- La Fausse Magie (1775)
- Les Mariages samnites [rev] (1776)
- Pygmalion (1776)
- Amour pour amour (1777)
- Matroco (1777)
- Le Jugement de Midas (1778)
- Les Trois Âges de l’opéra (1778)
- Les Fausses Apparences ou L’Amant jaloux (1778)
- Les Statues (1778)
- Les Événements imprévus (1779)
- Aucassin et Nicolette ou Les Mœurs du bon vieux temps (1779)
- Andromaque (1780)
- Émilie ou La Belle Esclave (1781)
- Colinette à la cour ou La Double Épreuve (1782)
- L’Embarras des richesses (1782)
- Électre (1782)
- Les Colonnes d’Alcide (1782)
- Thalie au nouveau théâtre (1783)
- La Caravane du Caire (1783)
- Théodore et Paulin (1784)
- Richard Cœur-de-Lion (1784). L’air O Richard, O Mon Roy deviendra l’hymne royaliste pendant la Révolution, entonné par les Gardes du Corps et le régiment de Flandre devant la famille royale, à l’Opéra de Versailles, cause directe de la marche des parisiennes sur le Palais de Versailles. L’air Je sens mon cœur qui bat qui bat / Je ne sais pas pourquoi est repris dans La Dame de pique de Tchaïkovski.
- L’Épreuve villageoise (1784)
- Panurge dans l’île des lanternes (1785)
- Œdipe à Colonne (1785)
- Amphitryon (1786)
- Le Mariage d’Antonio (1786)
- Les Méprises par ressemblance (1786), en collaboration avec sa fille Lucile Grétry
- Le Comte d’Albert (1786)
- Toinette et Louis (1787), en collaboration avec sa fille Lucile Grétry
- Le Prisonnier anglais (1787)
- Le Rival Confident (1788)
- Raoul Barbe-Bleue (1789)
- Aspasie (1789)
- Pierre le Grand (1790)
- Roger et Olivier (1790)
- Guillaume Tell (1791)
- Cécile et Ermancé ou Les Deux Couvents (1792)
- Basile ou À trompeur, trompeur et demi (1792)
- Séraphine ou Absente et présente (1792)
- Le Congrès des rois (1794)
- Joseph Barra (1794)
- Denys le tyran, maître d’école à Corinthe (1794)
- La Fête de la raison (1794)
- Callias ou Nature et patrie (1794)
- Diogène et Alexandre (1794)
- Lisbeth (1797)
- Anacréon chez Polycrate (1797)
- Le Barbier du village ou le Revenant (1797)
- Elisca ou L’Amour maternel (1799)
- Le Casque et les Colombes (1801)
- Zelmar ou L’Asile (1801)
- Le Ménage (1803)
- Les Filles pourvues (1803)
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