L’association C O M E T

(comité pour la Mémoire de l’Esclavage et sa Transmission)

et

l’association du CHEVALIER DE SAINT GEORGE

ont le plaisir de vous présenter

Le Samedi 19 Novembre 2011  à  20 H 30

THEATRE SYLVIA MONFORT  A  SAINT-BRICE SOUS FORET

 LE NEGRE DES LUMIERES

OPERA EN DEUX ACTES

MUSIQUE : CHEVALIER DE SAINT-GEORGE
LIVRET : ALAIN GUEDE

Avec 40 artistes sur scène, des costumes féeriques, des interprètes enthousiastes, la légende du chevalier SAINT-GEORGE, va revivre le temps d’une soirée exceptionnelle.

Un événement à ne pas manquer.

Au théâtre Silvia Monfort
12 rue Pasteur 95350 SAINT-BRICE-SOUS
-FORET
Réservations au 01 39 33 01 81 ou http://www.topfsilviamonfort.fr

LES PERSONNAGES

Saint-George.- Le musicien noir garde la double empreinte d’une jeunesse aidée par un père riche et d’une « différence » qui lui a valu bien des déboires. Perfectionniste mais cabotin, énergique mais enclin à la mélancolie et toujours séducteur, ce violoniste et escrimeur prodigieux attire sur lui toutes les passions.

Son personnage est interprété par trois artistes : un ténor, un violoniste et chef d’orchestre et un danseur.

Louise.- Jeune artiste, elle voue à Saint-George un amour total. Mais elle doit choisir entre cette passion difficile et son attachement au roi et à la reine.

Le duc d’Orléans.- Ce libertin et sage désespère de ne pouvoir convaincre son cousin le roi de desserrer les étreintes qui étouffent le royaume. Les épreuves du musicien noir renforcent son désir de changer le monde.

Sophie Arnoult.- Secrètement amoureuse mais maladivement jalouse de ce mulâtre, elle perçoit chaque succès de Saint-George comme un affront personnel.

Lamothe.- Ce corniste facétieux est l’ami fidèle de Saint-George.

La Reine.- Marie-Antoinette admire sincèrement l’homme et le violoniste.

L’orchestre.– Saint-George était compositeur et chef d’orchestre. Sa musique est au centre de sa vie. L’orchestre est donc, en habits, sur la scène.

SAINT GEORGE ET L’OPERA

La plupart des opéras de Saint-George ont disparu et Saint-George a vecu une vie qui en fait un magnifique héros lyrique.

Marquiset l’a désigné comme un « Don Juan noir ». Mais Saint-George est beaucoup plus que Don Juan. Il aime les femmes, mais ne les méprise pas. Et le défi de sa vie consiste non à braver la transcendance pour s’affirmer mais pour édifier une humanité meilleure et plus éclairée. A ce titre, la vie de Saint-George constitue un magnifique opéra.

C’est ce constat qui a conduit Alain Guédé à construire un livret d’opéra sur la vie de Saint-George et sur sa musique. 

Dix huit mois ont été nécessaires à Alain Guédé pour sélectionner, classer, parfois harmoniser les airs lyriques de Saint-George. Puis écrire un livret dont les paroles pouvaient être très différentes de celles qui existaient au départ.

Toutefois, l’auteur du livret s’est imposé une gageure : respecter « la musique des mots » des œuvres dont étaient tirés ces airs. Ainsi, les incipit et parfois les refrains sont identiques. C’était le prix à payer au respect de l’œuvre de Saint-George.

Le chevalier était musicien, danseur, bretteur et fut un personnage engagé au centre de la société des Lumières. Comment symboliser ces trois facettes ?

En premier lieu, la musique ayant été le centre de sa vie, l’orchestre joue sur scène. Grimm nous rapporte que son orchestre jouait excellemment mais que, de surcroît, il était très beau. C’est la raison pour laquelle les musiciens ont été habillés et maquillés avec beaucoup de soin.

En second lieu, Saint-George est interprété par trois artistes qui symbolisent chaque facette de son existence : le chef d’orchestre et formidable violoniste, le danseur et bretteur  et enfin l’homme .

LA VIE DE SAINT GEORGE

Fils d’une esclave d’origine sénégalaise et d’un planteur noble, Saint-George est né en Guadeloupe en 1739. Il a un peu moins de 10 ans lorsque son père, Guillaume-Pierre Tavernier de Boullongne, rentre en France avec ce jeune mulâtre et sa mère et décide d’accorder à son fils l’éducation qui était réservée traditionnellement aux enfants de la haute aristocratie.

Saint-George s’impose très vite comme l’escrimeur le plus fameux de Paris puis devient « champion » – à l’époque on employait le terme « dieu » – de France d’escrime. Mais il est surtout, un violoniste prodigieux et un chef d’orchestre admiré qui hisse sa formation au rang de meilleur orchestre européen. Mozart le jalouse mais s’inspire de ses oeuvres.

Il devient vite le professeur de musique et l’un des compositeurs favoris de la reine Marie-Antoinette qui assiste à nombre de ses concerts et c’est lui qui commande à Haydn ses 6 symphonies parisiennes dont il dirige la création au palais des Tuileries en présence de la souveraine. Celle-ci décide de le nommer directeur de l’Académie royale de musique et de Opéra royal, un poste qui avait été créé pour Lulli et donnait autorité à son titulaire sur tous les concerts organisés en France.

Cette décision de Marie-Antoinette déclenche alors une violente polémique d’ordre raciste, de nombreuses personnalités rejetant l’idée qu’un homme à la peau noire puisse diriger le plus prestigieux opéra du monde et avoir un droit de regard sur les créations. La Reine doit finalement renoncer.

Cet échec inspire à Saint-George une prise de conscience : il s’engage dès lors dans le mouvement des Lumières, fréquente les salons philosophiques et la société des Amis des Noirs au coté de Condorcet, et devient l’intime d’un homme de progrès, le Duc d’Orléans qui en fait le 1er franc-maçon à la peau noire.Saint-George accompagne souvent celui qui restera célèbre sous le surnom de Philippe Egalité à Londres. Il y devient l’ami intime du Prince de Galles. A Londres, Saint-George va structurer cette intelligentsia française vivant sur les bords de la Tamise afin qu’elle soutienne la Révolution.

Au début de 1790, il rentre en France, s’engage dans la Garde nationale, puis va créer un régiment de noirs et métis tous engagés pour défendre la Patrie en danger. Il est le 1er colonel de l’armée française à la peau noire.

Le 13e régiment de hussards sera rapidement surnommé la « Légion de Saint-George » par la Convention. Son lieutenant n’est autre que le futur général Dumas (d’origine haïtienne), père du romancier.

Saint-George sauvera la République en arrêtant, dans Lille, l’armée que Dumouriez fait marcher sur Paris afin de rétablir la monarchie après l’exécution de Louis XVI.

Emprisonné sous la Terreur en tant que proche du duc d’Orléans, il reste 11 mois dans le couloir de la mort.

Puis, après s’être déplacé en Haïti pour aider Toussaint-Louverture, il reprend ses activités musicales, redevenant le chef d’orchestre adulé qu’il avait été avant la Révolution.

Il est fauché par la maladie en pleine gloire en juin 1799.

Une 2e mort frappera son oeuvre 3 ans après : après le rétablissement de l’esclavage en 1802, ses pièces cesseront d’être jouées.