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Antoine Denis Chaudet, bronze, Musée du Louvre, Rousseau idole, Rousseau préjugé
Un bronze inédit d’époque révolutionnaire témoigne du succès du concours lancé pour élever une statue à jean jacques Rousseau.
Antoine Denis Chaudet (1763 – 1810)
Rousseau assis foulant aux pieds l’idole du préjugé. Vers 1795-1810 bronze
Coll. musée du Louvre – Paris
Cette sculpture est présentée aile Richekieu – niveau 0, salle 225
Source Grande Galerie – Le journal du Louvre
Article de Stéphanie Deschamps – Tan

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On érigea « cent portraits, mille gravures, dix mille statuettes » en son honneur et il devint une célébrité à Genève, Paris puis jusqu’au cœur de l’Europe.
Mais à la lecture de la Nouvelle Héloïse (seconde partie, lettre XXV) Rousseau n’aimait pas les portraits Il n’aurait probablement pas plus apprécié ce superbe bronze de Chaudet. Paraphrasant Saint Preux, il aurait déclaré : Ce bronze a de la grâce et de la beauté ; il est assez ressemblant et « sculpté » par un habile homme, mais pour en être content, il faudrait ne pas me connaître. La première chose que je lui reproche est de me ressembler et de n’être pas moi, d’avoir ma figure et d’être insensible. Vainement le sculpteur a cru rendre exactement mes yeux et mes traits ; il n’a point rendu ce doux sentiment qui les vivifie, et sans lequel, tout charmants qu’ils sont, ils ne seraient rien.
Voilà la critique qu’une attention continuelle lui aurait fait faire de ce bronze.
Autre statue magnifique représentant l’auteur « adolescent » à Bossey : L’auteur entraîne philosophiquement le monde par sa pensée et tente de cueillir le plus loin possible quelque chose d’inatteignable. L’index pointé sur ses montagnes indique le bon chemin à prendre. Par ailleurs dans Emile, le cerf volant fut cet autre grand chemin à emprunter pour être plus tard un citoyen heureux.
Décidément Rousseau continue de nous enseigner l’essentiel.
Tenter de mettre celui qui s’appela lui-même « Citoyen de Genève » (mais le qualificatif était alors bien circonstancié !) dans une certaine quadrature relèvera en grande partie d’une approximation assez hasardeuse… Décidément, avec le commentaire de Régine Belley, Rousseau continue encore à endosser son emblématique casquette de » l’ homme à paradoxes « , dont il n’est pas toujours aisé d’emboîter le pas ! Merci à Christian Didier pour ce « bronze inédit », et surtout le texte explicatif qui l’accompagne !
Effectivement, Rousseau est « l’homme à paradoxes, dont il n’est pas toujours aisé d’emboîter le pas ! »
Il a dessiné la route rectiligne vers le Romantisme, notamment pour Nodier, Hugo, Chateaubriand, Musset, Lamartine. Le (grand) chemin leur a ainsi été facilité puisque la voie leur était toute tracée : Victor a donc pu aisément s’adonner à ses Contemplations, Alphonse, à ses Méditations poétiques, Henri, à ses Promenades, René à ses Mémoires d’outre-tombe, Charles à ses Rêveries littéraires, Honoré à ses correspondances.
Mais, … voilà ; La pointure laissée à la postérité par Jean Jacques était bien trop large, bien trop grande. Tous tenteront de l’épouser mais Rousseau, par son goût immense pour le rêve apaisant, le voyage immobile de l’âme et le chaos intérieur assorti
…. Fut le plus grand, simplement parce qu’il fut le premier. Enfin, ceci n’engage que moi.
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