2 réflexions à propos de “ La mort de Jean-Jacques ROUSSEAU et les controverses qu’elle a suscitées ”
Régine Belleya dit:
Rousseau n’a pas achevé son règne
D’aucuns se passionnent sur les conditions de son décès. Logique puisqu’il est encore vivant ! Convenez que tous ces commentaires prêtent à l’ambiguïté la plus totale pour qui sait ne pas être clairvoyant. Les gros titres fantasmagoriques s’affichent : l’ineptie d’un suicide ; la sottise d’un empoisonnement ; le courage d’un pistolet ; et pourquoi pas une dispute avec Thérèse «au bon naturel » qui aurait pas tourné ?
Pourtant, ça ne se discute pas : le mot phare de l’écrivain suffit à balayer toutes les versions : Nature. Car Rousseau a naturellement pris congé sur la pointe des pieds, un matin de juillet, « dans la joie, le calme et la tranquillité », résolument seul. Comme à l’accoutumée, personne ne saura l’aider, même ce jour là : il est mort comme il a vécu, simplement.
Et comme sur une affiche de Gala, Purepeople ou feu France Soir, la vindicte populaire ou plutôt « les hères de ces Messieurs » en rajoutent : « et si Rousseau protégé sous 3 cercueils impénétrables n’était pas Rousseau ? » et l’ingrat Grimm qui bave, sur fond de prétendue folie du Génie et Gérard de Nerval, très fort en expérience balistique y va de son pistolet qui fit feu. On aura tout vu, lu et entendu.
Heureusement que le marquis de Girardin, l’ami vrai, présent lors de l’événement, a tempéré « les babils » et détricoté les interprétations les plus ridicules.
Voilà ce en quoi je crois : A 40 ans Rousseau se découvrait déjà, sans état d’âme, des cheveux blancs. A 60, il se déclarait « vieux ». A 66, il savait qu’il était naturellement prêt pour le grand voyage, vous savez « le grand chemin » que suit le cerf volant en bord de mer (cf. l’Emile). Rousseau le timide n’aurait jamais su rien emprunter au sensationnel. Il a eu un malaise ; Il a même cru à une banale indigestion de fraises. L’eau de Carmes n’a pas suffi à le revigorer. Certes il s’est violemment heurté le crâne en chutant : l’autopsie le prouve. Mais la violence, il connaît. Souvenons-nous du 24 octobre 1776 lorsque la course d’un chien fou furieux soudain culbuta, dans le bas de Ménilmontant, le sens de sa rêverie ; Là déjà on le crut parti dans l’au-delà.
Le reste n’est que pure Littérature. Rousseau n’aurait jamais pu mourir avec faste et fracas car il était homme silencieux. Il convient de fuir les témoignages honnêtes « de source sûre » et de laisser à ces gens là le soin de continuer de parler inlassablement dans les Salons, du temps et de compliments hypocrites.
Ma conviction naît naturellement de ses Confessions. Il convient de faire du mot à mot en le lisant. L’origine de son décès se cache, de toute évidence, dans son écriture.
Rousseau n’a pas achevé son règne
D’aucuns se passionnent sur les conditions de son décès. Logique puisqu’il est encore vivant ! Convenez que tous ces commentaires prêtent à l’ambiguïté la plus totale pour qui sait ne pas être clairvoyant. Les gros titres fantasmagoriques s’affichent : l’ineptie d’un suicide ; la sottise d’un empoisonnement ; le courage d’un pistolet ; et pourquoi pas une dispute avec Thérèse «au bon naturel » qui aurait pas tourné ?
Pourtant, ça ne se discute pas : le mot phare de l’écrivain suffit à balayer toutes les versions : Nature. Car Rousseau a naturellement pris congé sur la pointe des pieds, un matin de juillet, « dans la joie, le calme et la tranquillité », résolument seul. Comme à l’accoutumée, personne ne saura l’aider, même ce jour là : il est mort comme il a vécu, simplement.
Et comme sur une affiche de Gala, Purepeople ou feu France Soir, la vindicte populaire ou plutôt « les hères de ces Messieurs » en rajoutent : « et si Rousseau protégé sous 3 cercueils impénétrables n’était pas Rousseau ? » et l’ingrat Grimm qui bave, sur fond de prétendue folie du Génie et Gérard de Nerval, très fort en expérience balistique y va de son pistolet qui fit feu. On aura tout vu, lu et entendu.
Heureusement que le marquis de Girardin, l’ami vrai, présent lors de l’événement, a tempéré « les babils » et détricoté les interprétations les plus ridicules.
Voilà ce en quoi je crois : A 40 ans Rousseau se découvrait déjà, sans état d’âme, des cheveux blancs. A 60, il se déclarait « vieux ». A 66, il savait qu’il était naturellement prêt pour le grand voyage, vous savez « le grand chemin » que suit le cerf volant en bord de mer (cf. l’Emile). Rousseau le timide n’aurait jamais su rien emprunter au sensationnel. Il a eu un malaise ; Il a même cru à une banale indigestion de fraises. L’eau de Carmes n’a pas suffi à le revigorer. Certes il s’est violemment heurté le crâne en chutant : l’autopsie le prouve. Mais la violence, il connaît. Souvenons-nous du 24 octobre 1776 lorsque la course d’un chien fou furieux soudain culbuta, dans le bas de Ménilmontant, le sens de sa rêverie ; Là déjà on le crut parti dans l’au-delà.
Le reste n’est que pure Littérature. Rousseau n’aurait jamais pu mourir avec faste et fracas car il était homme silencieux. Il convient de fuir les témoignages honnêtes « de source sûre » et de laisser à ces gens là le soin de continuer de parler inlassablement dans les Salons, du temps et de compliments hypocrites.
Ma conviction naît naturellement de ses Confessions. Il convient de faire du mot à mot en le lisant. L’origine de son décès se cache, de toute évidence, dans son écriture.
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