1746 : « Ces enfants, quand ils revenaient de nourrice, étaient de nouveau confiés aux sœurs et à des « bonnes » placées sous leurs ordres. Madame Laroche, qui les visita, fut singulièrement touchée de la manière dont elles les traitaient, et qui était conforme, suivant elle, au caractère français. Elles leur témoignaient une indulgente affection, et favorisaient leurs jeux : comme tous les enfants de trois à cinq ans, ils sautaient, chantaient et jouaient et leur mine rayonnait de santé. Les cuisines avec leurs grandes marmites de fer étaient remarquables de propreté. La nourriture très simple mais bien préparée, consistant en lentilles, en pois, avec un peu de viande et du pain bis. Le vêtement des enfants était blanc et gris de fer ; des bonnets noirs avec une bordure blanche, des fichus et des tabliers blancs, complétaient un costume dont le principal mérite était dans la propreté »[16].
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Ô ROUSSEAU, celui qui a abandonné ses 5 enfants et quand même écrit « EMILE », Traité de l’Education
Au XVIIIème siècle : multiplication des abandons d’enfants à la naissance
1° On n’aime pas les enfants : tout au pire on élève, tout au mieux on les éduque
2° Détérioration de la situation économique (pas de contraception, avortement interdit)
3° Essor du libertinage (enfants hors mariage)
4° Développement d’une classe bourgeoise (amours ancillaires entre maître & servante) dans un contexte de mariages arrangés.
XVIIIème/XIXème : 3 millions d’enfants abandonnés pour 27 millions d’habitants.
Deux modes d’abandons :
1° à un établissement hospitalier par les parents ou la sage-femme puis vers l’Hôpital des Enfants trouvés à Paris (Maison de la couche) : 90 % des enfants abandonnés dans les hospices décèdent pour un taux de mortalité infantile de 20 % (inégalité). A 13 ans, ils étaient envoyés chez des cultivateurs, demeuraient à l’hospice comme domestiques ou envoyés dans les colonies pour les peupler.
2° Exposition de l’enfant dans un lieu public : sous le porche des églises (d’où mort certaine) ou dans un tour (cône cylindrique pivotant).
A partir de la Révolution française, l’Etat prend en charge les petits abandonnés et en fait « des orphelins de la patrie »
Sous Napoléon,
1804 Interdiction de toute recherche de paternité, d’où la charge des enfants illégitimes uniquement sur les femmes
1810 l’avortement est considéré comme un délit criminel (prison) – La mesure la plus emblématique de la politique impériale : obligation pour chaque hospice de se munir d’un tour
1811 généralisation de l’utilisation du tour d’abandon en France : infanticide perçu comme un crime dans un contexte d’angoisse démographique – d’où solution pour les filles mères (251 dans tout le pays)
1830 – Vives polémiques (Lamartine) : on passe de 67 966 enfants abandonnés en 1814 à 99 346 en 1818 !
1838 – Obligation d’expliquer les raisons de cet abandon devant un agent de police.
1849 – Création de l’Assistance publique puis en 1869 : dossier individuel pour chaque pupille de l’Etat
1904 – la tutelle de ces enfants retirée aux conseils d’administration et confiée à l’Etat. Suppression des tours don
XXème siècle : Diminution du nombre d’abandons par :
– 1932 – La mise en place des allocations familiales
– 1967 – Contraception autorisée par la loi Neuwirth
– 1975 – Légalisation de l’avortement par la loi Veil
– Aujourd’hui : 500/600 abandons à la naissance par « accouchement sous X ».
Je vous remercie de votre commentaire très circonstancié. Le traité de l’éducation est avec le contrat social le pilier du Philosophe. Si vous êtes disponible je vous invite à une visite privée de l’exposition actuellement en place à Montmorency.