Cette semaine, du lundi 26 octobre au vendredi 30 octobre 2020, des responsables des collections des musées du Mans racontent l’histoire d’un objet à découvrir dans les expositions permanentes ou temporaires. Avec un portrait de famille atypique au musée de Tessé, musée des Beaux-Arts.
L’étage du musée des Beaux-Arts du Mans (musée de Tessé) est consacré au XIXe siècle. Parmi les nombreux portraits, il en est un qui questionne toujours Françoise Froger, conservatrice du patrimoine. Il s’agit d’un portrait de famille atypique
d’un peintre de l’entourage de Jacques-Louis David, chef de file des néoclassiques du XVIIIe et auteur du « Sacre de Napoléon ». On se demande même s’il n’y a pas eu deux peintres car il y a des différences de techniques
, suppose-t-elle.
Une œuvre mélancolique
Si l’auteur de ce portrait de famille questionne, son thème interroge également. C’est une image de la bourgeoisie révolutionnaire. Dans ce tableau, la première chose que l’on remarque, c’est le père. Il est en blanc. Les contours sont ronds et donnent une impression de douceur. Il entoure le petit garçon. Tout comme la petite fille est au milieu de ses frères. Le père fait face aux gens alors que souvent dans les portraits, les sujets sont de trois-quarts
, dépeint Françoise Froger.
L’œuvre dégage une certaine mélancolie : les regards, la tenue et la coiffure défaites du père
sont des indices qui pourraient laisser penser que la mère est décédée. Elle est d’ailleurs absente. On remarque une tasse en haut à droite. Si on l’enlève, cela laisse un vide. Est-ce un souvenir ?
, continue encore de se demander la conservatrice.
> > > Pratique
Musée de Tessé, 2 avenue de Paderborn au Mans. Tous les jours sauf le lundi, de 10 heures à 12 h 30 et de 14 à 18 heures. Tarifs : de 2, 50 à 5 €, 7 € gratuit pour les moins de 18 ans, étudiants, demandeurs d’emploi.



Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir. De là le droit du plus fort ; droit pris ironiquement en apparence, et réellement établi en principe. Mais ne nous expliquera-t-on jamais ce mot ? La force est une puissance physique ; je ne vois point quelle moralité peut résulter de ses effets. Céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté ; c’est tout au plus un acte de prudence. En quel sens pourrace être un devoir ? Supposons un moment ce prétendu droit. Je dis qu’il n’en résulte qu’un galimatias inexplicable. Car sitôt que c’est la force qui fait le droit, l’effet change avec la cause ; toute force qui surmonte la première succède à son droit. Sitôt qu’on peut désobéir impunément on le peut légitimement, et puisque le plus fort a toujours raison, il ne s’agit que de faire en sorte qu’on soit le plus fort. Or qu’est-ce qu’un droit qui périt quand la force cesse ? S’il faut obéir par force on n’a pas besoin d’obéir par devoir, et si l’on n’est plus forcé d’obéir on n’y est plus obligé. On voit donc que ce mot de droit n’ajoute rien à la force ; il ne signifie ici rien du tout. Obéissez aux puissances. Si cela veut dire : cédez à la force, le précepte est bon, mais superflu, je réponds qu’il ne sera jamais violé. Toute puissance vient de Dieu, je l’avoue ; mais toute maladie en vient aussi. Est-ce à dire qu’il soit défendu d’appeler le médecin ? Qu’un brigand me surprenne au coin d’un bois : non seulement il faut par force donner la bourse, mais, quand je pourrois la soustraire, suisje en conscience obligé de la donner ? Car, enfin le pistolet qu’il tient est aussi une puissance. Convenons donc que force ne fait pas droit, et qu’on n’est obligé d’obéir qu’aux puissances légitimes. Ainsi ma question primitive revient toujours.
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