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MARC-VINCENT HOWLETT
Jean-Jacques Rousseau. L’homme qui croyait en l’homme
Première parution en 1989
Nouvelle édition en 2012
Collection Découvertes Gallimard (n° 66), Série Littératures, Gallimard
Parution : 23-05-2012
Peu d’écrivains et de philosophes ont mené une existence aussi mouvementée et, à certains égards, aussi dangereuse. En butte à toutes les attaques, éloigné de ceux qui le portaient aux nues, Jean-Jacques Rousseau n’a guère cessé tout au long de sa vie d’être au plus près de la seule exigence qui comptait à ses yeux : ne pas tromper autrui. Cette quête a été autant philosophique que littéraire ; l’intelligence des idées supposait la vérité de soi. Il a tracé les contours de notre modernité en assumant, souvent à contre-courant de son époque, les difficiles questions de la démocratie, du progrès, de l’éducation, de la tolérance en matière religieuse, du désir et de l’écriture de soi.
Et pourtant, que d’incompréhensions et de malentendus persistent autour de l’œuvre et de l’homme, restitués ici par Marc-Vincent Howlett ! Comme si une pensée de cette ampleur nécessitait, pour se faire entendre, une patience dont seule l’Histoire est capable.
192 pages, ill., sous couverture illustrée, 128 x 178 mm
Achevé d’imprimer : 01-05-2012
ISBN : 9782070444595 – Gencode : 9782070444595 – Code distributeur : A44459
A jean-Jacques,
« Ô mes Lecteurs », dites-vous comme pour implorer Dieu qu’au moins eux ne vous délaissent pas. Vous n’avez eu de cesse que l’on vous aime. Vous m’avez offert l’image d’un homme issu de la Nature, transparent comme l’eau de la source en perpétuel mouvement. Vous n’avez pas trahi le sentiment de vérité qui a nourri votre vie. Votre besoin viscéral de Liberté ne vous a pas lâché non plus. Vrai, libre, vous n’avez effectivement plus besoin de personne, ni de société étouffante, ni d’ami inutile, ni d’amour décrépit.
Enfin je décèle en vous comme un arbre mort, celui qu’on laisse délibérément au sol afin que ses racines soient, dans le temps, préservées ; celui qu’on retrouvera les saisons suivantes ; une espèce qui développera, avec plus de force, de nouvelles pousses. Arbre figé, arbre mort de votre vivant, le tronc certes décharné mais dont les branches et leurs feuilles continuent d’irradier et se multiplier. Arbre mort aujourd’hui mais pourtant imputrescible, car on ne coupe pas un arbre comme on ne brûle pas un livre, la Nature d’une part et l’âme de l’écrivain d’autre part, étant immortelles. Ce serait sacrilège.
Dans les hautes montagnes suisses, le seul endroit où vous vous êtes senti en sécurité, pousse l’arolle séculaire, cette espèce de pin symbolique des espaces éternels, invulnérable, aux éléments comme au temps. Vous ressemblez à l’arolle, l’auréole, l’arôme, l’aurore. Les sonorités sont cousines. Grâce au renouvellement de la Nature, la mort n’existe pas, toujours repoussée à plus tard, plus loin et n’arrivera pas. Les cycles de survie avec leurs saisons se succèdent mais ne s’interrompent jamais, parce qu’en Suisse, l’arolle, cet arbre à terre, n’est pas un arbre mort. L’écorce par ses stries sinueuses, comparables aux rides d’un vieux Sage, parle le même langage que le nôtre. Les ramages poursuivent encore leur évolution au profit des générations à venir. Vous avez semé et partagé ici et là les traces de votre savoir, de votre humanité à avoir fait grandir le Peuple. Homme du Passé, Homme d’Avenir tout à la fois. Homme Remarquable.
Les Découvertes Gallimard sont une valeur sûre. À consommer sans modération.
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