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S . I . A . M . – Jean Jacques ROUSSEAU

~ Société Internationale des Amis du Musée – Jean Jacques Rousseau

S . I . A .  M .    –    Jean Jacques ROUSSEAU

Archives de Catégorie: Histoire

1801 : Un écart du premier Consul envers Jean Jacques Rousseau !

04 samedi Jan 2020

Posted by Christian DIDIER in Histoire

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Bonaparte, Ermenonville, premier consul, Rousseau


BONAPARTE se rendait à Mortefontaine chez son frère Joseph. Il s’y délassait en chassant le lapin … mais, jamais en repos, y songeait aussi à son destin, puisqu’il y eut une entrevue décisive, préparatoire du 18 Brumaire.

A une de ces occasions (à la fin de l’été 1801), il visita Ermenonville, distant de moins de dix kilomètres.

C’est avec Stanislas de GIRARDIN qu’il eut la conversation célèbre autour du tombeau de ROUSSEAU, et non pas avec René de GIRARDIN comme on le lit parfois :
S’étant recueilli, BONAPARTE eut cette réflexion : 

 » Il aurait mieux valu pour le repos de la France, que cet homme n’eût pas existé …  »
 » Et pourquoi, citoyen Consul ?  » lui dit Stanislas
 » C’est lui qui a préparé la Révolution française.  »
 » Je croyais, citoyen Consul, que ce n’était pas à vous de vous plaindre de la Révolution  »
 » Eh bien ! l’avenir apprendra s’il n’eût pas mieux valu, pour le repos de la Terre, que ni ROUSSEAU ni moi n’eussions jamais existé.  » conclut BONAPARTE.

Avec son réalisme et son parler sans excès de formes, le Premier consul qualifia en outre le marquis de « foutu original ».

(source : Mémoires de Stanislas)

Quand Rousseau a son pire ennemi « embastillé » !

13 dimanche Oct 2019

Posted by Christian DIDIER in Histoire

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bastille, Rousseau, voltaire

Voltaire a été embastillé à deux reprises : une première fois en 1717 (pendant 11 mois) pour avoir publié un poème décrivant les amours incestueuses du Régent, et une seconde fois en 1726 , pendant 2 semaines.

Pourquoi …

Le saviez vous ? Cherchez un peu 

c’était pour avoir provoqué en duel le chevalier de Rohan-Chabot après une altercation.

Pour ceux qui s’étonnent de voir un lettré défier en duel un chevalier (on se demande intuitivement quelle chance il peut bien avoir), à savoir qu’après quelques remarques désobligeantes de Voltaire à l’encontre de Rohan, ce dernier l’a fait rosser par ses gens. Voltaire, l’honneur en miettes, a par la suite pris des cours d’escrime dans le seul but de le défier en duel.

Seulement, le chevalier a purement et simplement esquivé le conflit par l’intermédiaire d’une lettre de cachet, faisant emprisonner Voltaire. C’est suite à cela que l’homme de lettres s’est exilé en Angleterre, alternative bienvenue à l’emprisonnement.  

Tout commença en l’année 1725.

 « Le chevalier le trouve à l’Opéra et lui dit : Mons de Voltaire, Mons Arouet, comment vous appelez-vous ?« . L’autre réplique un peu vivement, plaisantant sur l’adjonction des deux noms Rohan et Chabot, et pour ce soir du moins, l’affaire s’en tient là.
Quelques jours plus tard, nouvelle rencontre entre les deux hommes, cette fois dans la loge de la comédienne Adrienne Lecouvreur. Vexé des attentions que lui accorde l’actrice, le chevalier apostrophe une seconde fois Voltaire, lui demandant comment le nommer :
« Voltaire ! répond l’impertinent. Je commence mon nom et vous finissez le vôtre ! » Le mot d’esprit est passé par tant de bouches qu’il a sans doute été déformé. Peu importe. On le retrouvera bien plus tard dans la Rome Sauvée, où le dramaturge fait dire par Cicéron à Catilina :
 Mon nom commence en moi : de votre honneur jaloux, 
Tremblez que votre nom finisse dans vous…

Voltaire a toujours eu l’art de ces saillies. De son vivant, elles couraient de salon en salon, et le Tout-Paris s’en amusait.
Pourtant, en ce soir de janvier, Voltaire aurait dû s’abstenir d’humilier un grand en public.  Car le grand, lui, préparait déjà sa vengeance…

 

Pour ce qui se demandait, comme moi, si le verbe embastiller désigne mettre en prison ou emprisonner spécifiquement à la Bastille, il peut désigner les deux.

En effet, bastille était un nom commun qui désignait une place fortifiée, avant de devenir un nom propre. On pourrait croire que les Parisiens n’ont pas eu beaucoup d’imagination en lui donnant comme nom propre, le nom commun qui lui correspondait. Comme si on avait appelé le château de Versailles, le Château et la cathédrale Notre-Dame de Paris, la Cathédrale et même la ville de Paris, la Ville ! Mais en fait son vrai nom était la bastille Saint-Antoine, ce qui la décrivait parfaitement puisque c’était une bastille qui se trouvait à l’entrée du quartier Saint-Antoine. Et puis avec le temps, comme il n’y avait pas d’autre bastille dans les environs, dire simplement la Bastille à suffi à la désigner et ça lui est resté.

Le romantisme révolutionnaire

02 lundi Avr 2018

Posted by Christian DIDIER in Histoire

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révolution, romantisme

Rousseau et le romantisme

Le romantisme (révolutionnaire) est né en 1755 : le Discours de Jean-Jacques Rousseau sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes ouvre un chapitre nouveau dans l’histoire de la culture.

         Le romantisme –  pas comme « école littéraire » mais comme vision du monde – s’est cristallisé vers la deuxième moitié du 18ème siècle dans les principaux pays européens.   S’il fallait cependant choisir une date « inaugurale » pour ce courant de la culture moderne,   ce  pourrait-être  1755,  date de la publication du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes.  Ce fut un coup de tonnerre dans le ciel bleu des Lumières,  dont on entend encore les échos en 2012.

Qu’est-ce que le romantisme ?   Question tellement controversée que le chercheur américain A.Lovejoy a proposé que les chercheurs cessent d’utiliser ce mot : ce fut une vaine tentative de guérir la fièvre romantique en cassant son  thermomètre terminologique. Si le romantisme est généralement présenté dans les dictionnaires et encyclopédies comme un mouvement littéraire et artistique du début du XIX siècle, je pense au contraire qu’il s’agit d’un phénomène beaucoup plus étendu et profond, qui traverse tous les domaines de la culture : littérature,  poésie,  arts, philosophie, politique, religion,  droit,  anthropologie,  historiographie.  Et je suis convaincu que l’histoire du romantisme n’est pas terminée en 1830 ou 1848,  mais continue jusqu’à aujourd’hui.

Le romantisme doit être  conçu comme une  vision du monde – au sens du concept de Weltanschauung  – dont la caractéristique quintessentielle est la protestation culturelle contre la civilisation capitaliste occidentale moderne au nom de certaines valeurs du passé.    Le romantisme proteste contre la mécanisation, la rationalisation abstraite, la réification, la dissolution des liens communautaires et la quantification des rapports sociaux.  Cette critique se fait au nom de valeurs sociales, morales ou culturelles prémodernes,  ou précapitalistes.   Si le romantisme s’affirme comme une forme de sensibilité profondément empreinte de nostalgie, ce n’est pas pour autant qu’il refuse de penser ce qui fait le propre de la modernité : d’une certaine façon on peut même  le considérer comme une forme d’autocritique culturelle de la modernité,  qui   continue, jusqu’à nos jours, à être une des principales structures-de-sensibilité de la culture moderne.1

Bien évidemment,  la nébuleuse culturelle romantique est loin d’être homogène :  on y trouve une pluralité de courants,  depuis le romantisme conservateur ou réactionnaire qui aspire à la restauration des privilèges et hiérarchies de l’Ancien Régime,  jusqu’au romantisme révolutionnaire,  qui intègre les conquêtes de 1789 (liberté, démocratie, égalité) et pour lequel le but n’est pas un retour en arrière mais un détour par le passé communautaire vers l’avenirutopique.   

         Si Rousseau est,  comme nous verrons,  un des premiers représentants de cette sensibilité romantique révolutionnaire,  on va la trouver également chez Schiller,  dans les premiers écrits républicains des romantiques  allemands (Schlegel),  dans les poèmes de Hölderlin,  Shelley et William Blake,  dans les œuvres de jeunesse de Coleridge,  dans les romans de Victor Hugo,  dans l’historiographie de Michelet,  dans le socialisme utopique de Fourier.   On le retrouve aussi dans les écrits de marxistes ou socialistes libertaires comme William Morris,  Gustav Landauer,  Ernst Bloch,  Henri Lefebvre,  Walter Benjamin.  Enfin,  il marque de son empreinte quelques-uns des principaux mouvements de révolte culturelle du XXème siècle,  comme l’expressionisme,  le surréalisme et le situationnisme.

Qu’est-ce que le Discours de 1754 sinon un cri angoissé de révolte et protestation contre la civilisation moderne ?   Certes,  Rousseau désigne,  dans un passage qui a la force prophétique d’une parabole vétérotestamentaire,  l’origine du mal dans un passé lointain : « Celui qui,  ayant enclos un terrain,  s’avisa de dire : Ceci est à moi,  et trouve des gens assez simples pour le croire,  fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes,  de guerres,  de meurtres,  que de misères et d’horreurs n’eut point épargnés au genre humain celui qui,  arrachant les pieux ou comblant le fossé,  eut crié à ses semblables : Gardez-vous d’écouter cet imposteur ;  vous êtes perdus,  si vous oubliez que les fruits sont à tous,  et que la terre n’est à personne ». [1] L’histoire du socialisme et de l’anarchisme contient maintes proclamations contre la propriété privée: aucune n’a la force concentrée,  la puissance épique,  la qualité d’indignation,  de cette célèbre ouverture de la seconde partie du Discours de 1755.

Certes,  les maux – la propriété et l’inégalité – sont anciens,  mais jamais ils n’ont atteint de telles proportions avant la société « civilisé » moderne.  Même s’il parle d’ « origine », c’est bien sa propre époque –  celle où le capitalisme fait de l’inégalité entre riches et pauvres l’axe central de la hiérarchie sociale – qu’il dénonce avec une rage qui n’a rien perdu de son actualité deux siècles et demi plus tard : « Telle fut,  ou dut être,  l’origine de la société et des lois,  qui donnèrent de nouvelles entraves au faibles et de nouvelles forces aux riches,  détruisirent sans retour la liberté naturelle,  fixèrent pour jamais la loi de la propriété et de l’inégalité,  d’une adroite usurpation firent un droit irrévocable,  et pour le profit de quelques ambitieux assujettirent désormais tout le genre humain au travail,  à la servitude et à misère. »   Plus explicite encore,  en termes de modernité,  est la note IX  qui s’attaque à la naissante industrie minière et chimique,   aux « métiers malsain qui abrègent les jours ou détruisent le tempérament ;  tels que sont les travaux des mines,  les diverses préparations des métaux,  des minéraux,  surtout du plomb,  du cuivre,  du mercure,  du cobalt,  de l’arsenic, du réalgar ;  ces autres métiers  périlleux qui coûtent tous les jours la vie à quantité d’ouvriers,  les uns couvreurs, d’autres charpentiers,  d’autres maçons,  d’autres travaillant aux carrières. »   Ce qui importe,  dans cette production,  c’est le prix,  le profit,  le lucre : « Du même principe on peut tirer cette règle,  qu’en général les arts  sont lucratifs en raison inverse de leur utilité et que les plus nécessaires  doivent enfin devenir les plus négligés.  Par où l’on voit ce qu’il faut penser des vrais avantages de l’industrie et de l’effet réel qui résulte de ses progrès ».  La dernière phrase du Discours est elle aussi sans équivoque : il s’agit de l’inégalité qui règne-  en 1755 – « parmi tous les peuples policés » : « une poignée de gens regorge de superfluités,  tandis que la multitude affamée  manque de nécessaire ». [2]

On trouve ici,  parfaitement à contre-courant de l’optimisme des philosophies du progrès propres aux Lumières,  une première intuition de la dialectique du progrès,  une vision critique,  du point de vue de ses victimes –  ouvriers,  artisans,  paysans – du développement des « arts et industries » du capitalisme naissant.  Bien entendu,  la critique de Rousseau ne concerne pas seulement cet aspect socio-économique :  c’est tout l’ethos de la civilisation  moderne,  son vide moral et son inhumanité qui sont dénoncés : « au milieu de tant de philosophie ,  d’humanité,  de politesse et de maximes sublimes,  nous n’avons qu’un extérieur trompeur et frivole,  de l’honneur sans vertu,  de la raison sans sagesse,  et du plaisir sans bonheur ». [3]

Des éminents spécialistes de Rousseau rappelleront que l’auteur du Discours  a changé d’avis,  que dans d’autres écrits il défend la propriété privée,  et avance des propositions prudentes de réforme institutionnelle.  Il n’importe : le texte du Discours de 1755 existe,  il est inscrit sur le marbre de la culture libertaire, et il n’a pas cessé d’exercer des effets subversifs au cours de l’histoire.

Cette protestation,  cette critique,  sont romantiques parce qu’ils se réfèrent à un passé prémoderne –  réel ou imaginaire,  peu importe,  sans doute idéalisé – celui de l’homme « naturel » ou même « barbare » qui  « ne plie point sa tête au joug que l’homme civilisé porte sans murmure » ;  tandis que l’homme sauvage  « ne respire que le repos et la liberté »,  le civilisé  « sue,  s’agite (…) travaille jusqu’à sa mort ».   Contrairement aux romantiques réactionnaires,  qui,  dans les décennies suivantes,  vont entretenir la nostalgie du Moyen-Age aristocratique,  chrétien et monarchique,  Rousseau va s’inspirer d’un univers primitif libre et égalitaire.   N’est-ce pas ce que feront les socialistes ou communistes des siècles suivants,  en se référant au  « communisme primitif » ?

Dans quel sens cette critique est-elle « révolutionnaire » ?  Tout d’abord,  contrairement aux romantiques rétrogrades,  Rousseau n’est pas du tout un avocat du retour au passé.  Contrairement à la facile  plaisanterie de Voltaire,  il ne propose nullement que l’humanité «  recommence à  marcher à quatre pattes ».  Il n’est pas question,  explique la note IX,  de « retourner vivre dans les forêts avec les ours ». [4]  S’il refuse une impossible régression,   le Discours de 1755 ne propose pas,  pour autant,  une alternative.  Il est cependant intéressant de noter que  dans certains passages,  il se réfère à la  démocratie comme la forme de gouvernement des peuples « qui s’étaient le moins éloignés de l’état de nature » et où l’inégalité des fortunes était moindre.  Ce n’est pas le cas de la monarchie ou de l’aristocratie.  « Le temps  vérifia laquelle de ces formes était la plus avantageuse.  Les uns restèrent uniquement soumis aux lois,  les autres obéirent bientôt à des maîtres. (…)  en un mot,  d’un côté furent les richesses et les  conquêtes,  et de l’autre le bonheur et la vertu ». [5]   Ce clair plaidoyer  pour la démocratie était assez rare en 1755 et sans doute (implicitement) révolutionnaire dans le contexte absolutiste de l’époque.

Il n’est pas question,  bien entendu,  d’une révolution dans le Discours sur l’origine de l’inégalité ;  ce qui est révolutionnaire dans ce document c’est,  avant tout,  la critique impitoyable de l’inégalité sociale,  et du pouvoir exorbitant de l’oligarchie des riches.  Les révolutionnaires de 1789-94 ne se sont pas trompés,  qui ont fait de Jean-Jacques  leur héros,  leur inspirateur et leur prophète.

Le Discours de 1755 ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire de la culture humaine,  le chapitre du romantisme (révolutionnaire) ;  s’il coule encore,  ce merveilleux et rafraichissant ruisseau,   c’est la faute à Rousseau.

 


1 Cf. Michael Löwy et  Robert Sayre,  Révolte et Mélancolie.  Leromantisme à  contre-courant de la modernité,  Payot, Paris, l992.

[1] J.J.Rousseau,  Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755),  Paris,  Bordas,   1987, p. 59.

[2]Ibid.  pp. 72-73, 97.

[3]Ibid. p.87.

[4]Ibid.  p. 98.

[5]Ibid.  p. 81.

Source : Michael Löwy

Insolite : La scène de la cueillette des cerises par Narcisse Alexandre Buquet

25 dimanche Mar 2018

Posted by Christian DIDIER in Histoire, Philosophy the Classics

≈ 1 Commentaire

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Galley, Roquetan, Rousseau

 

DATE : VERS 1850

Cette toile imprimée sur fond blanc fut gravée par Narcisse Alexandre Buquet, fils d’Alexandre Buquet vers 1830 chez l’indienneur Henri à Maromme.

Cette toile illustre les relations complices qu’entretenait Rousseau avec cette femme, sa protectrice qui l’héberge, le conseille à Annecy depuis l’âge de 16 ans.

Cette toile illustre donc ces moments idylliques que Rousseau décrit dans son œuvre autobiographique Les confessions. La scène de la cueillette des cerises est particulièrement identifiable. Elle témoigne d’un passage des confessions (livre IV, chapitre 6), où Rousseau cueille des cerises avec Mlle Galley par Camille Roquetan. De nombreuses gravures on reprit cette illustration du jeune homme cueillant des cerises et les lançant dans le décolleté des demoiselles. Cette épisode souvent appeler l’idylle aux cerises est narré ainsi par Rousseau :

« et pour tenir notre appétit en haleine, nous allâmes dans le verger achever notre dessert avec des cerises. Je montai sur l’arbre, et je leur en jetais des bouquets dont elles me rendaient les noyaux à travers les branches. Une fois, Mlle Galley, avançant son tablier et reculant la tête, se présentait si bien, et je visai si juste, que je lui fis tomber un bouquet dans le sein ; et de rire. Je me disais en moi-même. ».

Plusieurs versions de cette toile sont connues, certaines portent la signature et la marque de la fabrique Henry, sur d’autre le nom de Henry a disparu. Cette omission pourrait signifier que la toile a connu un succès important et a donc été réimprimé chez un autre indienneur, Buquet gardant lui, la propriété de sa gravure.

 

DATE : AROUND 1850

This work, printed on a white background, was printed by Narcisse Alexandre Buquet, the son of Alexandre Buquet, around 1830 at the workshop of Indienne manufacturer Henri in Maromme. It illustrates the knowing relationship that Rousseau maintained with this woman, a patron who housed and advised him in Annecy from the age of 16 years old.

The image depicts idyllic moments described by Rousseau in his autobiographical work Les confessions. The cherry picking scene is particularly recognisable. It shows a passage of Les confessions (Book IV, Chapter 6), in which Rousseau picks cherries with Miss Galley by Camille Roqueplan. Numerous prints reproduced this illustration of the young man picking cherries and dropping them into the cleavage of the young ladies. This scene, often referred to as the cherry idyll, is described by Rousseau as follows: “To keep our appetites in play, we went into the orchard, meaning to finish our dessert with cherries. I got into a tree, throwing them down bunches, from which they returned the stones through the branches. One time, Mademoiselle Galley, holding out her apron, and drawing back her head, stood so fair, and I took such good aim, that I dropped a bunch into her bosom. On her laughing, I said to myself.” We know of several versions of this painting, some bearing the signature and mark of the Henry factory, and others on which the Henry name has disappeared. This omission could mean that the painting was a major success and was therefore reprinted by another Indienne manufacturer, with Buquet maintaining ownership of his print.

References :

Musée de la Corderie Vallois

Lettre de Jean-Jacques Rousseau à sa compagne

18 jeudi Jan 2018

Posted by Christian DIDIER in Histoire, Rousseau

≈ 2 Commentaires

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#la mere de ses enfants, #`sa famille, Jean-Jacques, Rousseau

“

Non seulement vous avez cessé de vous plaire avec moi, mais il faut que vous preniez beaucoup sur vous pour y rester quelques moments par complaisance.

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