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S . I . A . M . – Jean Jacques ROUSSEAU

~ Société Internationale des Amis du Musée – Jean Jacques Rousseau

S . I . A .  M .    –    Jean Jacques ROUSSEAU

Archives de Tag: révolution

Le romantisme révolutionnaire

02 lundi Avr 2018

Posted by Christian DIDIER in Histoire

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révolution, romantisme

Rousseau et le romantisme

Le romantisme (révolutionnaire) est né en 1755 : le Discours de Jean-Jacques Rousseau sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes ouvre un chapitre nouveau dans l’histoire de la culture.

         Le romantisme –  pas comme « école littéraire » mais comme vision du monde – s’est cristallisé vers la deuxième moitié du 18ème siècle dans les principaux pays européens.   S’il fallait cependant choisir une date « inaugurale » pour ce courant de la culture moderne,   ce  pourrait-être  1755,  date de la publication du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes.  Ce fut un coup de tonnerre dans le ciel bleu des Lumières,  dont on entend encore les échos en 2012.

Qu’est-ce que le romantisme ?   Question tellement controversée que le chercheur américain A.Lovejoy a proposé que les chercheurs cessent d’utiliser ce mot : ce fut une vaine tentative de guérir la fièvre romantique en cassant son  thermomètre terminologique. Si le romantisme est généralement présenté dans les dictionnaires et encyclopédies comme un mouvement littéraire et artistique du début du XIX siècle, je pense au contraire qu’il s’agit d’un phénomène beaucoup plus étendu et profond, qui traverse tous les domaines de la culture : littérature,  poésie,  arts, philosophie, politique, religion,  droit,  anthropologie,  historiographie.  Et je suis convaincu que l’histoire du romantisme n’est pas terminée en 1830 ou 1848,  mais continue jusqu’à aujourd’hui.

Le romantisme doit être  conçu comme une  vision du monde – au sens du concept de Weltanschauung  – dont la caractéristique quintessentielle est la protestation culturelle contre la civilisation capitaliste occidentale moderne au nom de certaines valeurs du passé.    Le romantisme proteste contre la mécanisation, la rationalisation abstraite, la réification, la dissolution des liens communautaires et la quantification des rapports sociaux.  Cette critique se fait au nom de valeurs sociales, morales ou culturelles prémodernes,  ou précapitalistes.   Si le romantisme s’affirme comme une forme de sensibilité profondément empreinte de nostalgie, ce n’est pas pour autant qu’il refuse de penser ce qui fait le propre de la modernité : d’une certaine façon on peut même  le considérer comme une forme d’autocritique culturelle de la modernité,  qui   continue, jusqu’à nos jours, à être une des principales structures-de-sensibilité de la culture moderne.1

Bien évidemment,  la nébuleuse culturelle romantique est loin d’être homogène :  on y trouve une pluralité de courants,  depuis le romantisme conservateur ou réactionnaire qui aspire à la restauration des privilèges et hiérarchies de l’Ancien Régime,  jusqu’au romantisme révolutionnaire,  qui intègre les conquêtes de 1789 (liberté, démocratie, égalité) et pour lequel le but n’est pas un retour en arrière mais un détour par le passé communautaire vers l’avenirutopique.   

         Si Rousseau est,  comme nous verrons,  un des premiers représentants de cette sensibilité romantique révolutionnaire,  on va la trouver également chez Schiller,  dans les premiers écrits républicains des romantiques  allemands (Schlegel),  dans les poèmes de Hölderlin,  Shelley et William Blake,  dans les œuvres de jeunesse de Coleridge,  dans les romans de Victor Hugo,  dans l’historiographie de Michelet,  dans le socialisme utopique de Fourier.   On le retrouve aussi dans les écrits de marxistes ou socialistes libertaires comme William Morris,  Gustav Landauer,  Ernst Bloch,  Henri Lefebvre,  Walter Benjamin.  Enfin,  il marque de son empreinte quelques-uns des principaux mouvements de révolte culturelle du XXème siècle,  comme l’expressionisme,  le surréalisme et le situationnisme.

Qu’est-ce que le Discours de 1754 sinon un cri angoissé de révolte et protestation contre la civilisation moderne ?   Certes,  Rousseau désigne,  dans un passage qui a la force prophétique d’une parabole vétérotestamentaire,  l’origine du mal dans un passé lointain : « Celui qui,  ayant enclos un terrain,  s’avisa de dire : Ceci est à moi,  et trouve des gens assez simples pour le croire,  fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes,  de guerres,  de meurtres,  que de misères et d’horreurs n’eut point épargnés au genre humain celui qui,  arrachant les pieux ou comblant le fossé,  eut crié à ses semblables : Gardez-vous d’écouter cet imposteur ;  vous êtes perdus,  si vous oubliez que les fruits sont à tous,  et que la terre n’est à personne ». [1] L’histoire du socialisme et de l’anarchisme contient maintes proclamations contre la propriété privée: aucune n’a la force concentrée,  la puissance épique,  la qualité d’indignation,  de cette célèbre ouverture de la seconde partie du Discours de 1755.

Certes,  les maux – la propriété et l’inégalité – sont anciens,  mais jamais ils n’ont atteint de telles proportions avant la société « civilisé » moderne.  Même s’il parle d’ « origine », c’est bien sa propre époque –  celle où le capitalisme fait de l’inégalité entre riches et pauvres l’axe central de la hiérarchie sociale – qu’il dénonce avec une rage qui n’a rien perdu de son actualité deux siècles et demi plus tard : « Telle fut,  ou dut être,  l’origine de la société et des lois,  qui donnèrent de nouvelles entraves au faibles et de nouvelles forces aux riches,  détruisirent sans retour la liberté naturelle,  fixèrent pour jamais la loi de la propriété et de l’inégalité,  d’une adroite usurpation firent un droit irrévocable,  et pour le profit de quelques ambitieux assujettirent désormais tout le genre humain au travail,  à la servitude et à misère. »   Plus explicite encore,  en termes de modernité,  est la note IX  qui s’attaque à la naissante industrie minière et chimique,   aux « métiers malsain qui abrègent les jours ou détruisent le tempérament ;  tels que sont les travaux des mines,  les diverses préparations des métaux,  des minéraux,  surtout du plomb,  du cuivre,  du mercure,  du cobalt,  de l’arsenic, du réalgar ;  ces autres métiers  périlleux qui coûtent tous les jours la vie à quantité d’ouvriers,  les uns couvreurs, d’autres charpentiers,  d’autres maçons,  d’autres travaillant aux carrières. »   Ce qui importe,  dans cette production,  c’est le prix,  le profit,  le lucre : « Du même principe on peut tirer cette règle,  qu’en général les arts  sont lucratifs en raison inverse de leur utilité et que les plus nécessaires  doivent enfin devenir les plus négligés.  Par où l’on voit ce qu’il faut penser des vrais avantages de l’industrie et de l’effet réel qui résulte de ses progrès ».  La dernière phrase du Discours est elle aussi sans équivoque : il s’agit de l’inégalité qui règne-  en 1755 – « parmi tous les peuples policés » : « une poignée de gens regorge de superfluités,  tandis que la multitude affamée  manque de nécessaire ». [2]

On trouve ici,  parfaitement à contre-courant de l’optimisme des philosophies du progrès propres aux Lumières,  une première intuition de la dialectique du progrès,  une vision critique,  du point de vue de ses victimes –  ouvriers,  artisans,  paysans – du développement des « arts et industries » du capitalisme naissant.  Bien entendu,  la critique de Rousseau ne concerne pas seulement cet aspect socio-économique :  c’est tout l’ethos de la civilisation  moderne,  son vide moral et son inhumanité qui sont dénoncés : « au milieu de tant de philosophie ,  d’humanité,  de politesse et de maximes sublimes,  nous n’avons qu’un extérieur trompeur et frivole,  de l’honneur sans vertu,  de la raison sans sagesse,  et du plaisir sans bonheur ». [3]

Des éminents spécialistes de Rousseau rappelleront que l’auteur du Discours  a changé d’avis,  que dans d’autres écrits il défend la propriété privée,  et avance des propositions prudentes de réforme institutionnelle.  Il n’importe : le texte du Discours de 1755 existe,  il est inscrit sur le marbre de la culture libertaire, et il n’a pas cessé d’exercer des effets subversifs au cours de l’histoire.

Cette protestation,  cette critique,  sont romantiques parce qu’ils se réfèrent à un passé prémoderne –  réel ou imaginaire,  peu importe,  sans doute idéalisé – celui de l’homme « naturel » ou même « barbare » qui  « ne plie point sa tête au joug que l’homme civilisé porte sans murmure » ;  tandis que l’homme sauvage  « ne respire que le repos et la liberté »,  le civilisé  « sue,  s’agite (…) travaille jusqu’à sa mort ».   Contrairement aux romantiques réactionnaires,  qui,  dans les décennies suivantes,  vont entretenir la nostalgie du Moyen-Age aristocratique,  chrétien et monarchique,  Rousseau va s’inspirer d’un univers primitif libre et égalitaire.   N’est-ce pas ce que feront les socialistes ou communistes des siècles suivants,  en se référant au  « communisme primitif » ?

Dans quel sens cette critique est-elle « révolutionnaire » ?  Tout d’abord,  contrairement aux romantiques rétrogrades,  Rousseau n’est pas du tout un avocat du retour au passé.  Contrairement à la facile  plaisanterie de Voltaire,  il ne propose nullement que l’humanité «  recommence à  marcher à quatre pattes ».  Il n’est pas question,  explique la note IX,  de « retourner vivre dans les forêts avec les ours ». [4]  S’il refuse une impossible régression,   le Discours de 1755 ne propose pas,  pour autant,  une alternative.  Il est cependant intéressant de noter que  dans certains passages,  il se réfère à la  démocratie comme la forme de gouvernement des peuples « qui s’étaient le moins éloignés de l’état de nature » et où l’inégalité des fortunes était moindre.  Ce n’est pas le cas de la monarchie ou de l’aristocratie.  « Le temps  vérifia laquelle de ces formes était la plus avantageuse.  Les uns restèrent uniquement soumis aux lois,  les autres obéirent bientôt à des maîtres. (…)  en un mot,  d’un côté furent les richesses et les  conquêtes,  et de l’autre le bonheur et la vertu ». [5]   Ce clair plaidoyer  pour la démocratie était assez rare en 1755 et sans doute (implicitement) révolutionnaire dans le contexte absolutiste de l’époque.

Il n’est pas question,  bien entendu,  d’une révolution dans le Discours sur l’origine de l’inégalité ;  ce qui est révolutionnaire dans ce document c’est,  avant tout,  la critique impitoyable de l’inégalité sociale,  et du pouvoir exorbitant de l’oligarchie des riches.  Les révolutionnaires de 1789-94 ne se sont pas trompés,  qui ont fait de Jean-Jacques  leur héros,  leur inspirateur et leur prophète.

Le Discours de 1755 ouvre un nouveau chapitre dans l’histoire de la culture humaine,  le chapitre du romantisme (révolutionnaire) ;  s’il coule encore,  ce merveilleux et rafraichissant ruisseau,   c’est la faute à Rousseau.

 


1 Cf. Michael Löwy et  Robert Sayre,  Révolte et Mélancolie.  Leromantisme à  contre-courant de la modernité,  Payot, Paris, l992.

[1] J.J.Rousseau,  Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755),  Paris,  Bordas,   1987, p. 59.

[2]Ibid.  pp. 72-73, 97.

[3]Ibid. p.87.

[4]Ibid.  p. 98.

[5]Ibid.  p. 81.

Source : Michael Löwy

Les trois sésames pour comprendre Jean-Jacques Rousseau

23 vendredi Fév 2018

Posted by Christian DIDIER in A Propos, Philosophie, Rousseau

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@complot, @religion civile, Jean jacque Rousseau, révolution, voltaire

 

Converti au catholicisme avant de l’abjurer et de se dire fidèle à la Réforme, le philosophe prôna une foi éclairée et proposa un pacte social fondé sur la bonté naturelle de l’homme, le culte de la liberté et le respect de la « religion civile ».

« Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre », confie Jean-Jacques, l’écrivain, à Rousseau, le philosophe, dès les premières lignes de ses Confessions. Mi-Socrate (« Connais-toi toi-même ») mi-Diogène (« Je cherche un homme »), le philosophe des Lumières préfère être « homme à paradoxes qu’homme à préjugés ».

 

Né le 28 juin 1712 dans la République calviniste de Genève, cet orphelin de mère vit cependant une enfance idyllique auprès de sa nourrice Jacqueline. Abandonné par son père à 16 ans, il s’enfuit jusqu’à Annecy, où il fait la rencontre d’une veuve catholique, Madame de Warens. Celle qu’il nomme « Maman » sera sa protectrice avant de devenir sa maîtresse. Sur ses conseils, il se convertit à Turin au catholicisme romain et se fait tour à tour laquais, musicien puis secrétaire d’ambassade à Venise, avant d’envisager la prêtrise. Mais il finit par s’installer en 1742 à Paris, où il fréquente les encyclopédistes, de Diderot à d’Alembert, pour lesquels il rédige des articles de musique.


Le meilleur ennemi Voltaire 

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Colloque : Jean Jacques Rousseau et les passions

25 mardi Sep 2012

Posted by Christian DIDIER in Evènements, Le Saviez-Vous, Philosophie

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« […] je trouverais celui qui voudrait empêcher les passions de naître presque aussi fou que celui qui voudrait les anéantir »

Emile, ou de l’Education, livre IV.

Organisé par le Musée et son comité scientifique, le colloque se déroulera les 28 et 29 septembre 2012 à Enghien-les-Bains et Montmorency. Destiné à un public large, familier de Rousseau ou non, il réunit des universitaires qui rendent compte de l’importance du thème des passions dans la pensée et dans la vie de Rousseau. Les communications font écho aux thèmes abordés dans l’exposition : les passions sociales et politiques, la passion de la vérité et de l’authenticité,  la passion de la musique, de la botanique, de la nature et l’amour.

L’ouverture du colloque aura lieu à l’auditorium des Thermes d’Enghien-les-Bains, en présence de François Detton et Philippe Sueur, maires de Montmorency et d’Enghien-les-Bains. A l’issue de leur intervention, Pierre BERGOUNIOUX aura carte blanche pour nous faire partager son parcours avec Jean-Jacques Rousseau. Le colloque se poursuivra le 29 septembre à la salle Lucie Aubrac de Montmorency.

Programme

Après-midi du 28 septembre : Auditorium des thermes à Enghien

17h ouverture du colloque par les maires d’Enghien et de Montmorency.

17h 30 intervention de l’écrivain, Pierre BERGOUNIOUX : La passion française (environ 45mn)

20h30 : Pièce de théâtre adaptée du texte des Dialogues au théâtre du Casino par la Compagnie l’Arbre Théâtre (gratuit, sur réservation au 01 39 34 95 28) et subventionné par la SIAM JJR

Journée du 29 septembre, salle Lucie Aubrac à Montmorency :

9h- accueil des participants

Présidence Jacques BERCHTOLD

9h30- Martin RUEFF : Des affects élémentaires aux passions sociales

10h00-Pierre HARTMANN : La passion de la vérité

10h30  Jean-François PERRIN : Une modulation passionnée : La Nouvelle Héloïse,lettre 18 de la IIIe partie

11h00 – Jean-Marc DROUIN : La passion de la botanique

11 h 30 – Questions

Présidence Catherine KINTZLER

14h30 – Jean-Luc GUICHET : Passion de la nature ?

15h00-: Martin STERN : La passion de la musique italienne

15h30 – Gabrielle RADICA : Passion amoureuse et moralité

16h00 – Michel DELON : Rousseau libertin ?

16h30 questions

17h30 Clôture par le Maire de Montmorency, M. DETTON

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Montmorency : exposition « Rousseau, passionnément » du 9 juin 9 décembre

01 vendredi Juin 2012

Posted by Christian DIDIER in Evènements, Le Saviez-Vous

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Cette exposition aura pour écrin la nouvelle muséographie du musée Jean-Jacques Rousseau, Musée de France et, depuis 2011, Maison des Illustres. Le thème des passions, central dans la pensée et dans la vie du philosophe, permettra de mieux faire connaître la complexité de sa pensée, souvent incomprise ou défigurée. Le parcours de l’exposition, ainsi que le catalogue qui l’accompagnera, évoqueront les passions suivantes : Des passions primitives à la politique – Passions haineuses et cruelles – Passions aimantes et douces -Passion amoureuse.

Cette exposition permet de découvrir ou redécouvrir la vie et la personnalité de l’écrivain, de parcourir le système d’une pensée souvent victime de préjugés. Elle est centrée autour du thème des passions, universel et central dans la vie et l’œuvre du philosophe. Les œuvres, les objets et documents sont issus des collections du musée complétées par deux prêts exceptionnels auprès de la Bibliothèque de l’Assemblée Nationale et de la Bibliothèque nationale de France.

La maison de Jean-Jacques Rousseau et son jardin se visitent comme un lieu de mémoire. Chaque pièce de la maison, chaque objet, meuble, gravure ou peinture évoque la vie quotidienne et les séances de travail de cet homme à la fois philosophe, écrivain, musicien et botaniste. Dans le jardin, le cabinet de verdure et le « Donjon » participent au charme et à la magie du lieu.

Spectacle « Rousseau, à rebrousse-temps » et « Banquet citoyen » le samedi 9 juin.
La compagnie Les Anthropologues redonnera vie à Rousseau au cours d’une promenade-spectacle mêlant les arts du cirque, la danse, la musique, le chant, des installations sonores. Suivront, une conférence sur l’actualité de la pensée politique de Rousseau, et un Banquet citoyen.

Rousseau à rebrousse –temps, par la compagnie Les Anthropologues
Samedi 9 juin à 16h
Parc de l’Hôtel de Ville, avenue Foch

Spectacle gratuit, tous publics
01 39 34 95 28

Nous sommes le 9 Juin 2012, il est 16h. 250 ans plus tôt, à l’heure près, Rousseau s’apprête a quitter définitivement Montmorency. Il aura vécu six ans ici, six années durant lesquelles il aura arpente les rues de la ville et noirci des pages et des pages pour donner naissance à trois des plus grandes œuvres de sa vie : La Nouvelle Héloïse, Du Contrat Social, Émile ou de l’éducation…
Mais ce n’est pas le moment de se confesser, la police est en route pour l’arrêter. La récente publication de l’Émile a déclenche les foudres du pouvoir. Seule la marche vers l’exil permettra a cet homme aux mille passions et aux mille visages de raconter au monde qui il est vraiment. A partir des textes et de la biographie du philosophe, à travers une recherche visuelle et sonore faisant appel a de nombreuses disciplines actuelles (arts du cirque, danse hip hop, musique, chant, installations sonores…), les Anthropologues prendront possession du parc de l’Hôtel de Ville pour tenter de redonner vie, l’espace d’une promenade/spectacle, a ce Montmorencien illustre dont le combat philosophique continue aujourd’hui a transformer le monde.

Banquet citoyen, conférence dînatoire, organisée par Olivier Delhoume
Samedi 9 juin à 19h
Salle des fêtes, avenue Foch

Conférence gratuite sur inscription, tous publics
01 39 34 95 28

Les banquets citoyens s’inspirent des banquets républicains qui se sont créés entre 1847 et 1848, lorsque les réformateurs républicains s’opposèrent à Louis-Philippe pour demander un élargissement du corps électoral. L’interdiction d’une de ces réunions est à l’origine de la Révolution de février 1848 qui entraîna la chute de la Monarchie de Juillet. Le bicentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau en 1912 donna également lieu à de nombreux banquets républicains. Sur le chemin du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau en 2012, ce banquet dit «citoyen» réunira des débatteurs autour d’une thématique rousseauiste traitée à la lumière de notre société contemporaine : L’actualité de la pensée politique de Rousseau. Ce rendez-vous sera l’occasion de mettre à l’honneur l’œuvre de Rousseau écrite à Montmorency dont les thèmes font encore l’actualité depuis le siècle des Lumières. Le débat sera suivi d’un buffet dînatoire gratuit, afin de poursuivre les échanges de manière informelle.

Samedi 15 septembre, lecture musicale « Rousseau par nature » par l’association Centre Clavier Création. Avec Michael Lonsdale dans le rôle de Rousseau.
Samedi 15 septembre à 16h
Parc de l’Hôtel de Ville, avenue Foch
Spectacle gratuit, tous publics
01 39 34 95 28

Poursuivi et chassé à cause de ses engagements politiques, Rousseau trouve dans les dernières années de sa vie un apaisement considérable dans l’étude de la nature et les plantes sauvages. Non seulement il herborise mais il écrit des textes très poétiques sur la nature. Les Rêveries d’un promeneur solitaire sont toutes empreintes de cet émerveillement qui s’associe avec une étude scientifique des plantes : il écrit parallèlement un Dictionnaire de Botanique, donne par correspondance des cours de botanique (Les Lettres sur la Botanique) et invente un système de signes très original qui permet de classer les végétaux par famille.
Le spectacle fera revivre ce Rousseau : l’homme, le philosophe et le naturaliste.
Michael Lonsdale dans le rôle de Rousseau ; Monique Scheyder récitante et Patrick Scheyder au piano dans des œuvres de Rousseau, Mozart, Haydn et Schubert. Une création végétale originale associée au piano, imaginée par le paysagiste et botaniste Pascal Fourcroy, réinterprétera en végétaux et en osier les signes botaniques inventés par Rousseau au XVIIIe siècle. Cette création végétale sera réalisée en collaboration avec les jardiniers de la ville de Montmorency.

Gratuit

Rousseau des champs
Spectacle promenade
Par la compagnie Délices Dada
Conception générale : Jeff Thiébaut
Dimanche 16 septembre
Départs à 15h, 15h30, 16h, 16h30, 17h, 17h30
Forêt de Montmorency
Rendez-vous Chemin de la Butte-aux-Pères, après la zone d’activité
Spectacle gratuit, sur inscription obligatoire.
Ticket à retirer sur place à partir de 14h30 et au plus tard 15 min avant chaque départ.
Tous publics
01 39 34 95 28

Avec Délices Dada, emprunter les pas de Rousseau dans la foret de Montmorency, c’est profiter de l’intimité du sous-bois pour croiser des personnages d’aujourd’hui qui entretiennent de curieux rapports avec ce promeneur d’un autre temps et ses idées sur la nature. C’est découvrir des méthodes de recherche qui défient les lois de l’acoustique. C’est être confronte à des révélations aussi stupéfiantes que celle de la présence d’une communauté rousseauiste vivant ici depuis plus de 257 ans. C’est se glisser dans les rêves de Jean-Jacques qui se matérialisent par instants au plus profond du bois. Au fil de cette promenade/spectacle, attendez-vous donc à des décalages surprenants, à des images surréalistes et drôles, a un univers mouvemente mêlant prises de paroles animées, ambiances sonores, fantômes en dentelles et présences intrigantes de ≪ sauvages ≫ venus d’une autre époque.

Les dialogues
Par la compagnie de l’Arbre Théâtre
Vendredi 28 septembre à 20h30
Théâtre du Casino – 3, avenue de Ceinture – Enghien-les-Bains
Spectacle gratuit, tous publics
01 39 34 95 28

Les Dialogues, ce texte particulièrement important porte témoignage d’une période difficile de la vie de Jean-Jacques Rousseau. En effet, celui-ci, persuade d’être la victime d’un complot universel visant a salir sa mémoire et dénaturer ses écrits, s’invente un procès imaginaire afin de se justifier aux yeux de la postérité et de ≪ tout Français aimant encore la justice et la vérité ≫. Au-delà de sa justification, Rousseau s’engage de fait dans un processus de sauvetage. Comme l’a très bien dit Robert Osmont : ≪ L’œuvre des Dialogues représente le plus patient effort que puisse accomplir un homme pour combattre l’absurdité… ≫. Ce qui n’est pas sans faire penser à Arthur London et ses descriptions des procès staliniens.

Du corps sonore au signe passionné, entretien imaginaire entre d’Alembert et Jean-Jacques Rousseau
Par le Comptoir des Artistes
Samedi 13 octobre à 20h30
Salle Lucie Aubrac – Place du Château-Gaillard
Tarifs : 8 euros (plein), tous publics

La musique a toujours eu une place privilégiée dans le cœur des hommes. Les débats sur son esthétique pendant le siècle des Lumières sont d’une étonnante actualité. Les propos de Jean-Jacques Rousseau, Jean le Rond d’Alembert et de Jean-Philippe Rameau a son sujet sont un peu les nôtres. Ils trouvent place dans nos propres échanges et dans nos pratiques actuelles.

Les comédiens du théâtre de la Reine Blanche et les accents de l’orchestre Le Concert vous feront revivre a travers le spectacle musical de l’écrivain philosophe Catherine Kintzler, les passions des philosophes musiciens des Lumières, lumières dont les rayons irradient encore les spectateurs ou les artistes que nous sommes.
Autre rendez-vous :
Dimanche 16 septembre, spectacle-promenade « Rousseau des champs »  par la compagnie Délices Dada.

Gratuit

Ces célébrations bénéficient du soutien de la Direction Régionale des
Affaires Culturelles d’Ile-de-France, de la Région Ile-de-France et du Conseil général du Val d’Oise.

Cycle de conférences :

Samedi 6 octobre à 17h
Rousseau et l’éducation civique et morale aujourd’hui par Jean-Pierre Villain, Inspecteur General de l’Education Nationale.
Samedi 17 novembre à 17h
Rousseau était-il misogyne ? par Christine Hammann, Docteur en littérature française et Agrégée de lettres classiques.
Samedi 8 décembre à 17h
L’individu chez Rousseau – pour un nouveau contrat social par le Grand Orient de France, Loge Jean-Jacques Rousseau de Montmorency.

Programmation culturelle et pédagogique autour de l’exposition :
Nuit des Musées
Samedi 19 mai : ouverture de la maison de Jean-Jacques Rousseau jusqu’a 22h.

Conférence 1 heure – 1 thème
Ces conférences s’attachent a un aspect particulier d’œuvres présentées dans l’exposition temporaire ≪ Rousseau, passionnément ≫.
– Samedi 16 juin à 16h : les manuscrits autobiographiques
– Samedi 22 septembre à 16h : les portraits de Rousseau
– Samedi 13 octobre à 16h : la Nouvelle Héloïse
– Samedi 10 novembre à 16h : l’herbier

Lectures
Lectures de textes de Jean-Jacques Rousseau par Jean-Francis Maurel de la Compagnie L’Arbre Théâtre.
– Dimanche 9 septembre à 15h et 16h30
– Dimanche 7 octobre à 15h et 16h30

Journées du patrimoine
Samedi 15 et dimanche 16 septembre : ouverture gratuite de la maison de Rousseau et de l’exposition temporaire ≪ Rousseau, passionnément ≫.

Toutes ces activités sont gratuites.

Colloque Jean-Jacques Rousseau et les Passions
28 – 29 septembre
Organisé par le Musée et son comite scientifique, le colloque se déroule à Montmorency et Enghien-les-Bains grâce a un partenariat entre les deux villes, issu de l’intérêt porté a l’événement par Philippe Sueur, maire d’Enghien-les-Bains. Destiné à un public large, familier de Rousseau ou non, il réunit neuf universitaires pour rendre compte de l’importance du thème des passions dans le système philosophique de Rousseau, mais aussi dans sa vie. Les communications font écho aux thèmes abordes dans l’exposition : les passions sociales et politiques, la passion de la verite et de l’authenticité, la passion de la musique italienne, de la botanique, de la nature et de l’amour. Lors de l’ouverture du colloque le vendredi 28 septembre, à l’auditorium des Thermes d’Enghien-les-Bains, l’écrivain Pierre Bergougnioux fera partager sa passion pour Rousseau lors d’une prise de parole. Le colloque se poursuivra le lendemain a la salle Lucie Aubrac de Montmorency.
Programme des communications :
– Martin Rueff : Des affects élémentaires aux passions sociales, Université Paris VII-Diderot
– Blaise Bachofen : Passions politiques et politique des passions, Université de Cergy Pontoise
– Pierre Hartmann : La passion de la vérité, Université de Strasbourg
– Jean-François Perrin : La passion de l’authenticité et de la sincérité, Université de Grenoble
– Martin Stern : La passion de la musique italienne, Université de Galatasaray (Turquie)
– Jean-Marc Drouin : La passion de la botanique, Muséum d’histoire naturelle
– Jean-Luc Guichet : La passion de la nature, Institut universitaire de Formation des Maitres (IUFM)de Beauvais
– Gabriella Radica : La passion amoureuse dans la Nouvelle Héloïse et Emile, Université de Picardie
– Michel Delon : Rousseau libertin, Université Paris-Sorbonne

Source : VOnews

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Paysages de l’âme, JJ Rousseau dans la nature par Daniel Challe

09 mercredi Mai 2012

Posted by Christian DIDIER in Evènements

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2012, 2012 Anniversaire, Anniversaire, écologie, économie, éducation, électif, élection, émile, études, Bibliothèque, Bibliothèque Voltaire, BNF, bouillon, Canada, canal, canal plus, capitalisme, Catherine II, centre, changement, China, chine, cité, citoyen, CNRS, contrat, crise, Daniel Challe, débâts, Démocratie, DRAC, Election 2012, environnement, Ermitage, Etats Unis, europe, France, France3, Gallimard, genève, grand rue, herbier, Hollande, imaginaire, inégalité, Jean Jacques Rousseau, journal, La Grange, les lumières, lumières, lutte des classes, Mont Louis, Montmorency, Musée, Musée de Montmorency, Musée Jean-Jacques Rousseau, Nouvelle Héloise, Paris, patrimoine, petit journal, populaire, programme, programme promeneur, promeneur, publication, Québec, région, République, révolution, rêveries, Resultats, Rhône-Alpes, Rousseau, Rousseau 2012, Saint-Petersbourg, sensibilité, SIAM, siècle des lumières, social, solitaire, Suisse, trésor de la langue française, tricentenaire, US, val d'oise, ville, voltaire

A l’occasion du tricentenaire de la naissance de Jean‐Jacques Rousseau et des manifestations associées à cet événement, le Conseil Général de l’Oise et Diaphane ont passé une commande au photographe Daniel Challe pour aller à la rencontre en 2012 des paysages de l’écrivain, retrouver les lieux liés à la nature que Rousseau affectionnait.

L’écriture chez Jean‐Jacques Rousseau naît de la promenade, au milieu des rochers et des bois, des montagnes et des lacs. Tout au long des Confessions et des Rêveries, la question du regard est omniprésente. Regard intérieur, tourné vers soi, et regard extérieur qui rencontrent comme une « matière de rêve » le paysage. Rousseau aurait‐il donc aimé la photographie qui naît une quarantaine d’années après sa mort ?

Aurait‐il pratiqué cette forme d’écriture dans la Nature, en plein air, avec la lumière, dont Nicéphore Niepce fut le génial inventeur ?

Cheminant en pays rousseauiste avec sa chambre photographique 4 x 5 inches, le photographe Daniel Challe s’est attaché au fil de ses promenades à dessiner un écheveau secret tissant une constellation géographique affective : celle qui relie les paysages du Val de Travers en Suisse au sous‐bois d’Ermenonville dans l’Oise, les massifs montagneux de la Chartreuse et du Valais aux vallons de Maubec, les miroitements des rivages des lacs alpins au jardin des Charmettes. Le regard fondateur de Rousseau sur le paysage est interrogé sur ses deux versants : esthétique à travers des réminiscences de la peinture française, éthique dans son questionnement très contemporain sur notre rapport à la nature.

A propos de Daniel Challe

Daniel Challe est né en Haute‐Savoie en 1961. Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles en 1987, il partage désormais son temps entre une activité d’enseignant de photographie à l’Ecole supérieure Européenne d’art de Bretagne (site Lorient) et une photographie d’auteur. Son travail se construit dans une approche lente de la géographie sensible des lieux qu’il affectionne : le jardin, la montagne, l’île, les forêts, les rivières, les bords de mer et d’Océan. Adepte d’une photographie directe, il aime marcher dans les paysages, s’imprégner des motifs de la nature pour fabriquer patiemment les images et les livres qui révèlent la poésie silencieuse de ses expériences du monde.

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