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Le projet politique de Rousseau est  tout aussi  nécessaire de nos jours, tant il  est  largement absent dans le domaine des réalisations concrètes:  nous n’observons jamais autour de nous cette conciliation de l’intérêt  et  de la justice, de la souveraineté et  de  l’obéissance,  qui  caractérise son Contrat social. Nos sociétés sont dominées par la situation que Rousseau visait comme typiquement tyrannique: quelqu’un commande,  sans pourtant obéir;  quelqu’un obéit,  sans pourtant commander.

En  d’ autres termes, on a détaché la fonction souveraine de participer à l’élaboration des lois, fonction qui  appartient au peuple, de la nécessité d’obéir aux lois que nous mêmes avons contribué à  promouvoir : situation qui manifeste la rupture du  pacte social et  requiert une réaction même violente qui reconduise la société vers la justice

Pourtant, nos avons l’habitude de qualifier nos sociétés de démocratiques,  ne serait-ce que parce que nous en  élisons nos représentants,  et  un certain  nombre de révolutions démocratiques actuelles se fondent sur l’exigence de pouvoir choisir et  déposer librement ceux qui  sont chargés de gérer  la société.

Pourtant, nos avons l’habitude de qualifier nos sociétés de démocratiques,  ne serait-ce que parce que nous en  élisons nos représentants,  et  un certain  nombre de révolutions démocratiques actuelles se fondent sur l’exigence de pouvoir choisir et  déposer librement ceux qui  sont chargés de gérer  la société. Il  s’agit certes d’un progrès par rapport  aux régimes fondés exclusivement sur la force. Mais avant même de nous comporter  comme des modèles,  la relecture des textes de Rousseau nous conduit à  réfléchir sur les défauts inhérents à notre système politique. Déjà l’insistance avec laquelle  Rousseau  nous parle de la tendance «  de tout gouvernement à  dégénérer »,  c’est  à  dire à  se substituer au  souverain,  nous conduit à être un peu plus critiques par rapport  aux pratiques politiques courantes.

Plus fondamentalement, la délégation de pouvoirs, le fût-elle par le biais d’élections,  est  une délégation de souveraineté,  qui  par essence est inaliénable. Il est  donc patent que la pensée politique de Rousseau  peut nous conduire à  prendre de la distance par rapport  aux faits politiques réels.

Une publication de la Fédération de Jean Jacques Rousseau